La Villa Pétrusse, un cadeau de Lalux à la ville de Luxembourg, indiquent les promoteurs du projet. (Photo: Jim Clemes Associates)

La Villa Pétrusse, un cadeau de Lalux à la ville de Luxembourg, indiquent les promoteurs du projet. (Photo: Jim Clemes Associates)

La Compagnie financière La Luxembourgeoise a officiellement annoncé la transformation de la Villa Baldauff en hôtel haut de gamme. Un investissement de 30 millions d’euros pour ce joyau patrimonial de la capitale. Qui deviendra la Villa Pétrusse.

En avril 2019, nous vous avions déjà présenté dans Archiduc n°18. Lundi 2 mars, la Compagnie financière La Luxembourgeoise, maison mère de Lalux, a officiellement présenté ces travaux à l’occasion de son centième anniversaire.

«Un cadeau fait à la ville de Luxembourg», a déclaré , administrateur délégué de la Compagnie financière La Luxembourgeoise. Un beau cadeau même, puisqu’au-delà des 10 millions nécessaires à l’acquisition de la propriété, 20 millions supplémentaires sont ajoutés pour la restauration de ce bien classé patrimoine national.

Un futur hôtel 5 étoiles

La Villa Baldauff portait jusque-là l’ancien nom de ses propriétaires. «Elle deviendra Villa Pétrusse pour plus de neutralité et nous allons y installer un programme d’hôtel», explique Pit Hentgen. «Par ce biais, nous pouvons la rendre accessible au public, qui pourra aussi profiter des lieux grâce au bar et au restaurant qui s’y trouveront.»

Le projet architectural est confié au bureau Jim Clemes Associates, qui a la lourde – mais passionnante –responsabilité d’intervenir dans cette villa datant de 1882. «Il s’agit d’un des rares vestiges des anciennes villas de maître qui longeaient le parc de la ville. Elle témoigne du renouveau de Luxembourg après le démantèlement de la forteresse», précise , qui a présenté lui-même les perspectives de la transformation.

Après les travaux, 21 chambres seront proposées dans ce boutique-hôtel qui vise une classification 5 étoiles. «La Compagnie financière La Luxembourgeoise gère déjà l’hôtel Le Place d’Armes, le Café de Paris et La Cristallerie. Nous prévoyons dans la même continuité d’exploiter cet hôtel», a annoncé Pit Hentgen.

La mérule en invitée surprise

Les salons intérieurs de style néo-Renaissance sont encore bien conservés, et on trouve dans les salles de réception encore de nombreux éléments d’origine, comme les cheminées ou les plafonds ornés de stucs et de peintures. Malheureusement, en cours de travaux, les équipes ont découvert que la mérule, un champignon qui attaque le bois, avait fait des ravages.

«Dans la villa en elle-même, la propagation du champignon est encore réversible. Mais dans l’orangerie, l’annexe de la villa, le champignon a fait des dégâts beaucoup plus importants, mettant même en péril la structure portante du bâtiment et nous forçant à trouver une solution de compromis», a expliqué l’architecte.

C’est ainsi qu’en collaboration avec le Service des sites et monuments nationaux, ainsi que le Service de l’architecte de la Ville de Luxembourg, il a été décidé que cette annexe serait démontée pierre par pierre et reconstruite par la suite.

«Cette solution a trouvé l’accord des experts et par conséquent le soutien du ministère de la Culture», confirme  (Déi Gréng), ministre de la Culture, dont le ministère pourra participer aux travaux de restauration à hauteur de 500.000 euros pour une première tranche de subvention.

Une restauration respectueuse de l’existant

Bien entendu, les travaux de restauration se font dans le respect de l’existant avec l’expertise des professionnels nécessaires. Toutes les parties techniques, par exemple, seront installées sous le parvis entre la villa et l’annexe pour ne pas dénaturer l’aspect de la villa.

Grâce aux différents sondages qui ont pu être réalisés sur les décors intérieurs, les opérations de restauration pourront être le plus fidèles possible aux éléments originaux. Les anciennes casemates, qui sont accessibles depuis la maison, seront restaurées et réaffectées en couloir de liaison. Le parc de la villa, dessiné par Édouard André, auteur également des parcs de la ville, trouvera aussi une nouvelle jeunesse.

«Toutes ces interventions sont également conformes aux prescriptions demandées pour les bâtiments situés dans le secteur protégé des parcs de la Ville de Luxembourg et correspondent au nouveau PAG de la Ville», a précisé (DP), bourgmestre de la Ville de Luxembourg. Des travaux de grande envergure qui devraient pouvoir être finis en 2022 selon le calendrier prévisionnel.